Trop d’enthousiasme
Plusieurs groupes politiques qui ont participé activement aux occupations et aux manifestations de mai- juin 2006 et janvier-avril 2007 voyaient dans ces élections la naissance d’une nouvelle phase de ce mouvement. Beaucoup ont cru que les Assemblées générales et le soutien souvent massif aux propositions de lutte allaient se refléter aux urnes et en un changement du rapport de force contre la droite. C’est cette idée, ou plutôt espoir, qui a poussé certaines forces à créer le front syndical « Unité de Gauche ». Toutefois, la consolidation politique du mouvement n’est pas survenue. En tout cas pas comme prévu.
Au niveau national, il y a eu une participation de 150.892 étudiants, dont 101.096 en universités (AEI) et 49.786 en haute école (TEI). Cela témoigne d’une légère hausse de la participation aux AEI et une légère baisse aux TEI. Les résultats ont suivi le patron traditionnel.
Toutefois, il est important de souligner que
Les "gagnants" de ces élections ont été les petits groupes de gauche : l’EAAK (syndicat étudiant de la gauche indépendante, AEI : 8.02% ; TEI : 1.33%), et l’« Unité de Gauche »[3] (AEI : 4.03% ; TEI : 1.66%). Par opposition aux autres groupes, ces deux groupes ont eu une hausse tant dans les AEI (EAAK: de 1.15%; Unité de Gauche: de 1.66%) que dans les TEI (EAAK : 0.49% ; Unité de Gauche : 0.49%).
En voyant ces résultats, beaucoup d’étudiants qui se sont donnés corps et âme à la lutte contre les réformes et à la campagne électorale ont été déçus. La révolution que certains espéraient dans le rapport de force sur la scène politique de l’enseignement supérieur n’est pas venue. Néanmoins, l’affaiblissement, même petit, des organisations syndicales des deux partis politiques les plus populaires et la hausse du soutien à
Quel bilan peut-on tirer ?
Il est évident pour toutes les forces politiques qui ont participé au mouvement de cette année et qui ont vécu les Assemblées générales de 2000 personnes, les occupations et les manifestations massives, le résultat a été décevant. Toutefois, en faisant une lecture plus calme des événements, les divers groupes expliquent la situation, tirent un bilan positif et observent qu’ils ont été victimes de leur propre enthousiasme.
La raison principale mise en avant par les divers groupes a été le manque de temps pour faire une campagne électorale. Généralement, il y a une préparation de deux mois. Cette fois-ci, il y a eu un peu moins qu’un mois.
De plus au sein de
Une autre raison, c’est la manière dont le mouvement a été mené. « Dans les Assemblées générales, les débats étaient très souvent cloisonnés par des interventions contre le gouvernement, contre les reformes, contre le Parti socialiste, mais avec peu de propositions alternatives. On parlait des choses abstraites, dont les étudiants comprenaient la fonction destructrice du système d’enseignement, mais qui ne leur à pas permis de dire : je ne vais pas voter
Par ailleurs, dans la plupart des facultés, les occupations ont réussi à pousser les étudiants hors de leurs facultés. Dans la plupart des cas sous le prétexte « libertaire » (« ceux qui veulent peuvent venir », « ceux qui veulent peuvent parler », « chacun fait ce qu’il veut »), les activités ne visaient qu’une petite minorité des étudiants. Très souvent les super convaincus. Mis à part les facultés où
Cependant, ils voient aussi des victoires. Le mouvement a réussi à déstabiliser la droite dans le supérieur. La preuve est que dans plusieurs de leurs bastions, comme l’est la faculté de médicine à Thessalonique, ils ont perdu leur majorité. « Malheureusement, souligne un membre de l’EAAK, le déplacement a été plus absorbé par
Même si elle a connu une légère baisse dans les universités,
« Peut-être les résultats ne sont pas ce qu’on attendait ; probablement que nous avons été trop enthousiastes en croyant que les gens qui votaient pour les occupations, venaient aux manifestations, avalaient des lacrymogènes et ramassaient des matraquages toutes les semaines allaient spontanément changer leurs habitudes électorales ; cependant, nous avons quand même réussi à leur faire peur. Ils ne sont plus en sécurité à leur place. La mobilisation et les élections ont montré qu’on peut faire bouger les choses. On a encore de l’espoir… », déclare un responsable de
To be continued…
[1] Organisation syndicale du parti socialiste, PASOK- opposition majoritaire au Parlement[2] Organisation syndicale liée au Parti Communiste Grec
[3] L’unité de AR.SXI. et de DARAS respectivement liées à
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