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Les enseignants de Grèce sont en grève depuis six semaines. C’est leur plus grande mobilisation depuis 30 ans. Et leur mouvement jouit d’un soutien social sans précédent.
Tout a commencé en septembre. Face aux problèmes de sous financement et de manque de personnel, résultant des attaques consécutives contre l’enseignement, la Fédération des enseignants (DOE) a lancé la grève.
Chaque semaine, les enseignants organisent des manifestations nationales et des concerts dans toutes les grandes villes du pays. Ils mènent la lutte dans chaque établissement scolaire avec succès (80% de participation), mais sans aucune réaction de la part du gouvernement. Sauf que celui-ci les traite de « perturbateurs », de « jusqu’auboutistes » ou leur envoie, presque chaque semaine, les forces de l’ordre pour les tabasser.
Après six semaines, les enseignants commencent à s’essouffler. Jeudi passé, lors d’une rencontre avec les étudiants, un représentant des enseignants déclarait : « Il serait nécessaire d’avoir un mouvement comme celui des étudiants qui, de mai à juillet, ont occupé les universités et hautes écoles contre les reformes de l’enseignement supérieur. C’est ainsi qu’on pourrait donner un vrai coup de poing au Ministère de l’Enseignement et à sa politique néo libérale, mais aussi un coup de pouce à notre mouvement »
Il est compréhensible que les enseignants soient fatigués. Pourtant, malgré la campagne de diffamation de la part des chaînes de télévision privées, des sondages1, menés par ces mêmes chaînes, montrent que 70% de la population soutient leur cause et que plus de 60% des personnes interrogées se retrouvent dans leurs revendications (voir cadre).
Le soutien social se traduit par une large participation des travailleurs d’autres secteurs (secteur public, professeurs d’université, etc.) à toutes les actions. Mais la plus grande preuve de ce soutien est le mouvement des élèves du secondaire déclenché la semaine dernière2. Même si ce mouvement a des fondements propres (réaction à la restructuration du secondaire), il est complémentaire à celui des enseignants. À côté des occupations d’établissements scolaires (630 établissements occupés dans le pays), les élèves participent aux appels de la Fédération des Enseignants.
Dans les universités, le mouvement n’est pas encore lancé, car les étudiants doivent encore rattraper la session de juin, annulée suite aux occupations de mai à juillet. Des assemblées générales sont prévues dans certaines facultés. Il faudra encore patienter pour voir si l’étincelle de mai à juillet, qui avait allumé le feu du mouvement des enseignants, va nourrir à nouveau ce feu par de nouvelles forces.
Si cela se produit, tous les éléments seront réunis pour la création d’un front de l’Enseignement pour le Peuple prôné par le Parti communiste de Grèce (KKE) et le PAME (courant militant dans le mouvement syndical).
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