http://www.ptb.be/nouvelles/article/elections-en-grece-la-droite-paye-pour-5-ans-de-mesures-impopulaires.html
Les sociaux démocrates sont les grands gagnants des élections parlementaires du 4 octobre dernier, contre une droite qui paye 5 ans de mesures impopulaires.
Artiom Velouchioutis
Le parti de G. Papandreou, le Mouvement Socialiste Panhéllenique (PASOK), a réussi à gagner la course électorale avec près de 10% d’avance sur son adversaire la Nouvelle Démocratie (ND), parti de droite au gouvernement depuis 2004.
Le PASOK a obtenu 43,94%, contre 33,48% pour la ND. Un résultat qui dépasse toutes les attentes : la victoire la plus importante depuis plus de 20 ans.
Si le résultat était une surprise, la défaite de la ND est compréhensible. Dès le début, ce gouvernement a connu des remous : scandales politiques répétés, mouvements sociaux très forts (élèves et étudiants du supérieur dès 2006, travailleurs de plusieurs secteurs et agriculteurs, assassinat d’un jeune par la police en décembre 2008 et les émeutes qui on suivi), incendies meurtriers à deux reprises - qui ont coûté la vie à plusieurs dizaines des citoyens, fuites de députés vers d’autres partis - notamment vers l’extrême droite. La majorité parlementaire était très fragile.
On peut voir le coup de grâce dans l’annonce de coupes budgétaires et d’une politique d’austérité plus agressives, dûes à la crise que le Premier ministre sortant et Président de la ND, K.
Karamanlis, a annoncé début septembre.
Les communistes grecs perdent un député
Selon le Parti Communiste de Grèce (KKE), qui a réussi à garder la 3e place avec 7,5%, malgré la légère perte de 0,6% et d’un député, « Il y a clairement un changement de parti au gouvernement, mais la politique reste la même ». La Secrétaire Générale du KKE, Aleka Papariga, a déclaré : « Le peuple n’a pas pu se décloisonner du bipartisme comme nous l’aurions souhaité et a été convaincu par l’illusion que le PASOK serait différent de la ND. De notre côté, nous sortons renforcés de ce combat. Mais le résultat reste disproportionnel à notre influence dans la société. Nous serons aux côtés des travailleurs, des indépendants, de la petite et moyenne paysannerie et des jeunes. Dès demain, nous mènerons les luttes nécessaires pour annuler toutes les mesures antipopulaires déjà annoncé par le PASOK. Les travailleurs ne peuvent compter que sur eux-mêmes et le KKE pour sortir de cette crise et pour choisir l’autre voie de développement, le socialisme-communisme. »
L’extrême droite gagne du terrain
Le grand gagnant des élections, à côté du PASOK, est l’extrême droite, qui réussit à augmenter de 1,5% et passe ainsi de 10 à 15 députés. C’est une tendance inquiétante, vu que l’extrême droite en Grèce est activement xénophobe (tabassage des immigrés à plusieurs reprises par ses membres) et belliciste, notamment vis-à-vis de la Turquie et de la Macédoine. Le président du parti d’extrême droite, Karatzaferis, a, à plusieurs reprises, clairement presenté son admiration aux dictateurs du passé et évoqué sa volonté de limiter les libertés sociales et politiques (augmentation de l’armée de la police ; interdiction du KKE ; limitation de la liberté des organisations syndicales).
La droite doit se remettre en question
Dès que les résultats préliminaires (et presque définitifs) montraient que la ND était le grand perdant des élections, Kostantinos Karamanlis, a accepté la défaite et démissionné du poste de Président du parti. Il a également appellé à la préparation d’un congrès pour la réélection d’un président, scrutin où il ne sera pas candidat. Ceci plonge clairement la droite grecque dans une spirale de déstabilisation, qui pourrait durer assez longtemps, vu les fortes critiques adressées au président sortant et à sa politique, au sein de son propre parti.
Dans tous les cas, la Grèce a désormais un gouvernement qui a une majorité très forte au parlement, qui déclare ouvertement avoir compris cela comme un message de soutien à son programme politique. Toutefois, de nombreux électeurs admettent que le vote pour le PASOK était plutôt un vote contre la ND. Qui plus est, ce dernier a annoncé à plusieurs reprises que, face à la crise, il faudra faire sacrifice, suivre les formules de l’Union Européenne. La seule chose qui est réellement différente, c’est le langage utilisé, mais pas les mesures. Il est évident que les années à venir seront difficiles pour le peuple grec
Tuesday, October 6, 2009
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